Mathieu Duvignaud explore la relation / confrontation entre l’homme et son environnement, sa mémoire et l’éphémère du monde contemporain.

Ses œuvres se caractérisent par leur capacité d'aller chercher dans plusieurs palettes des « couleurs » étrangères les unes aux autres et de leur donner une nouvelle forme. Il s’agit d’un process proche du journal intime, les œuvres, toujours en relation avec l’environnement, sont des réponses à ses inquiétudes quotidiennes autour de la question inhérente et chaque jour prédominante du rapport de force entre le monde contemporain et le monde brut.

Il puise beaucoup de ces influences dans les deux pays qu’il habite, la France et le Brésil .

Georges Hollanda, Journaliste

Notre regard sur la terre.

Sofia P. Bauchwitz, Commissaire d’exposition.

Accompagner le cheminement d’un artiste est une sorte de dérive : on ne sait pas exactement où nous serons amenés, mais nous continuons à avancer, au gré des stimuli visuels, éléments poétiques et conceptuels qui apparaissent. Chaque œuvre se présente à nous à sa manière, comme une réponse à un moment donné précis vécu par son auteur. Si, comme cela semble être le cas pour Mathieu Duvignaud, cet artiste est un artiste errant, on ne s’étonne pas alors de voir des idées s’entrelacer, qui vont et viennent, et ce dans un cycle de concepts qui se répètent et se renouvellent en même temps.

Avec le recul, on se rend compte que les œuvres de Mathieu Duvignaud oscillent entre l’éphémère et la capacité de fixer et de révéler des marques humaines et non humaines sur et à partir du territoire. L’artiste a déjà exploré le conflit entre technologies et atavismes, il a réfléchi à la notion de paysage (campagnard, côtier, domestiqué, menacé), il a invité les fourmis à effectuer une critique sociale et a créé des rituels pour les futurs politiciens. Il a aussi utilisé un large éventail d’éléments et de matériaux allant de la glace à l’argile, du crâne de l’animal mort, à la vase qui accumule la vie dans la mangrove. Son travail peut donner lieu à des performances, installations, peintures abstraites faites de sel ou une coopération avec l’intelligence artificielle.

Cet ensemble qui peut paraître à certains peu cohérent, est en fait la cartographie d’un artiste qui insiste pour être témoin et laisser un témoignage de/sur cette terre qui existe, maintenant, dans ce présent, dans cette actualité. Assumer la pratique de l’errance implique d’embrasser la multiplicité des interprétations et des lectures que l’œuvre déclenche souvent de manière imprévue. Cela signifie adopter la fluidité inhérente à la pratique artistique elle-même, comme si nous effaçons constamment le tableau et recommençons à zéro seulement pour, un peu plus loin, essayer de repenser quelque chose de similaire. Duvignaud est donc un vagabond.

Suivre sa trajectoire, c’est parcourir des récits géographiques, anthropologiques, philosophiques, écologiques et sociaux. Ses concepts orientent la dérive de chaque spectateur vers son univers et reflètent ses obsessions qui reviennent incessamment, prenant des formes et des noms différents à chaque fois. Dans son travail, je comprends qu’un « troisième paysage » (les interstices, les résidus, les pouvoirs minimaux, les diversités), comme le proposait le jardinier et paysagiste Gilles Clément, est toujours proche. Et c’est là que l’idée d’écotone apparaît, en étant une frontière multiplicatrice et génératrice de nouvelles possibilités d’existences résistantes et je réalise alors qu’il est possible de penser son œuvre globale sous le prisme de l’anomie. L’anomie, cet état de désordre ressenti par un corps social, peut également être comprise comme un état de vibration vers le nouveau, la transformation et donc la transmutation. En ce sens, les œuvres de Mathieu Duvignaud s’écartent de l’ordre et glissent vers des états anomiques.

Dans une époque comme la nôtre, où la fin est annoncée et désespérée, insister pour observer les fourmis, explorer les boues et partager ce qui a été appris, représente une méthodologie importante qui aide à créer des organisations pour un vivre-ensemble plus singulier, plus localisé.

Natal, Brésil. 2023 - Sofia P. Bauchwitz

Expositions personnelles


2023

LES INSENSES. Hôpital Marius Lacroix.

CH[ai-è-e]R #2 - Logis de Coureilles, La Rochelle.

CH[ai-è-e]R #1 - Galerie Essence Carbone, La Rochelle.

2022

Exposition INFRABLEU - Galerie Valin, La Rochelle.

LES INVISIBLES. Château d’Agassac, Bordeaux.

2021

LES INVISIBLES. Galerie de l’Artichaut, Bordeaux, France.

2020

Espace le Prao, la Rochelle.

2019

MAGNIFIQUE MALEFIQUE, p(art)cours Ville de la Rochelle, France.

2018

MODERN VIOLENCE, SESC, Natal, Brésil.

2008

REGARDS. Centre culturel de João Pessoa, Brésil.

2007

SOMNAMBULES. Galerie Aguaricus, Natal, Brésil.

2006

ICONES. Atelier Dorian Gray Natal, Brésil.

2005

A L’OMBRE DES OUBLIES. Galerie le Perthuis, La rochelle, France.

A L’OMBRE DES OUBLIES, Alliance Française de Natal, Brésil.

A L’OMBRE DES OUBLIES, Alliance Française de Belém, Brésil.

2004

REFLETS. Espace privé, La Rochelle, France.


Expositions collectives

2024

PRESQUE UN PAYSAGE. Galerie éphémère. La Rochelle

2023

INFRABLEU. Galerie Katel Lejeune.

2022

EMPREINTES. Centre Intermonde, Département Charentes Maritimes. Espace Champlain, Brouage.

2020

LE PREMIER G. Galerie Terra Amata, la Rochelle, France

2019

ANDANTE. Exposition autour de l’influence de la pensée de Paul Virilio par Captures - Centre d’art contemporain de Royan, France, curator : Frédéric Lemaigre, scénographie : Claude-Laurenet Aubert et Arnaud Maurer

2019

Journées du patrimoine, Cloître des augustins, la Rochelle, France.

2019

BRASIL EUROPA . Château de Gmûnd, Autriche.

2018

BRASIL EUROPA . Château de Gmûnd, Autriche.

2017

GREEN CUBE. Espace privé, Montréal, France.

2017

BRASIL EUROPA . Pinacoteca Potiguar, Natal, Brésil.

2016

XX éme Rencontres d’Art contemporain du Château de Saint Auvent

2008

REGARDS. Centre culturel de João Pessoa, Brésil.

2001

LES EPHEMERES DE BAMAGONIE Rues de la ville de Saint Aignan, France.

2001

Inauguration de l’Université de la Lumière, Celles-sur-Belle, France.


Installations

2020

ICE. Partenariat avec le LiensS-CNRS e Museum d’histoire naturelle de La Rochelle.

2019

VOODOO. Aide à la création / résidence P(art)cours, zone protégée des Marais de Tasdon, La Rochelle.

OURSIN. Aide à la création / résidence P(art)cours, zone protégée des Marais de Tasdon, La Rochelle.

2016

DECLARATION DE GUERRE. Ministère Culture Brésil, Natal, Brésil.

EXTASY. Résidence Nomades, Centre culturel Niteroi, Brésil.

GROUND 0, Natal, Brésil. Commande IFRN, Brésil.

2014

LA MURAILLE IMPOSSIBLE, Plage de Redinha. Commande SESC – Casa da Ribeira, Natal, Brésil.

IDENTITES BINAIRES, Commande Festival Sesc Cariri, Brésil.

CRITIQUE DE LA SEPARATION. Projet personnel, Natal, Brésil.

REVOLUTION IS A SEED . Projet personnel, Natal, Brésil.

VIA CRUCIS. Projet personnel, Natal, Brésil.

HORYZONTAL 1. Commande festival de Garanhuns, FIG, PE, Brésil.

GONE WITH THE WIND. Projet personnel, Natal, Brésil.

2013

LE JARDIN AMOUR, Festival international des jardins de Chaumont. France.

LA FUITE. Commande IFRN Pau dos ferros, RN, Brésil.

LE CENTRE DU MONDE. Commande IF RN Pau dos ferros, RN, Brésil.

LOVE ME. Ribeira. Projet personnel, Natal, Brésil.

2012

L’ILOT OURSIN. Festival des hortillonnages d’Amiens. France.

2002

LES CHEMINS D’OR. Commande pour l’inauguration du centre Européen de la lumière, Celles-sur-Belle, France.

Publications

2022

Catalogue exposition EMPREINTES. Département Charentes Marintimes, Centre Intermonde.

2021

Brochure publiée à l’occasion de la sortie de la résidence de création INFRABLEU, autour des enjeux du littoral et du carbone bleu.

2014

FAKE Les Cahiers européens de l’imaginaire, Article : Nova pasta

2013

SITE SPECIFIC Jardim Amor Festival International de Chaumont.

ARTE & PAISAGEM, Brésil. Publication Atelier MAde

2012

Préface du livre « Premio de artes visuais Marcantonio Vilaçia » Ministère de la culture, Brésil.

Revista PREA 25

2003

SITE SPECIFIC Rencontres Lena Kersa